Toute ouverture d’un cinéma nouveau, est soumise au vote de la Commission Départementale d’Aménagement Commercial, qui se réunit à la Préfecture, et donne ou refuse l’autorisation demandée.
La ville de Puteaux a fait parvenir à la Préfecture, un dossier le 17 février 2009, pour solliciter l’ouverture du cinéma Le Central à Puteaux.
La Commission se réunira le 02 avril 2009.
La Commission est composée du Maire, d’un Adjoint, du Conseiller Général de Puteaux, du Maire de la ville la plus peuplée du Département, de 3 personnalités qualifiées choisies par la Préfecture, et d’un membre du comité consultatif de la diffusion cinématographique.
Le futur cinéma de Puteaux sera géré, si son ouverture est autorisée, comme on l’espère, par un concessionnaire de service public, en l’occurence, la société nouvelle des cinémas de Dreux.
Certains font valoir qu’il existe déjà le multiplexe UGC ciné dans le centre commercial des 4 temps avec 16 salles et une fréquentation marquée 1, 5 millions d’entrées/an.
On doit, en sens contraire, faire remarquer que les Hauts de Seine sont sous-équipés par rapport à Paris.
On doit estimer que l’ouverture du Central s’inscrirait dans une logique de cinéma de proximité, comme il en existe à Neuilly, à Nanterre, à Suresnes, à Boulogne, à Courbevoie, à Rueil.
Pourquoi pas à Puteaux? Ce cinéma était prévu quand j’ai proposé la construction de la médiathèque, après 10 années consacrées à la libération du terrain sans expropriations.
Charles Ceccaldi-Raynaud.
Personnellement c’est cette délégation de service public, qui me travaille. Suivant ce que l’on décide de programmer le mode d’aide financière change. On a l’air de demander beaucoup de rentabilité à ce concessionnaire : beaucoup d’heures d’ouvertures, beaucoup de séances. Est ce que cela cacherait cette limite sur les aides locales et obligerait une rentabilité qui pourrait ne pas être au rendez-vous ? Je ne m’y prendrais pas de cette façon. Nos voisins de Suresnes sont d’ailleurs un bel exemple sur ce sujet.
L’engagement culturel me semble donc limité. Et voici la grande question : Mais pourquoi une politique culturelle, et Pour qui ? Puteaux n’est pas une enseigne culturelle. Elle est plus connue pour son coté évènementiel. Il n’ y a qu’à regarder le montage des préludes aux rencontres musicales de cet hiver. Voilà ce qui m’inquiète autour de ce cinéma et de la culture qui ont besoin de soutien.
Pour continuer mon monologue. Un autre aspect culturel me travaille aussi. Si l’on reste en aux chiffres on peut voir une mixité sociale équilibrée quasi parfaitement. Une particularité géographique s’y ajoute. La ville est placée sur l’axe historique reliant les tuileries à St Germain gràce à la Défense. L’axe de la richesse ou l’axe du progrès comme le nomme maintenant M. Devedjian.
Cet ancien rayonnement Royal agit sur la sociologie de notre ville autant que son passé ouvrier un tantinet anarchiste. Le paradis de l’individualisme et de l’émancipation, non ? Entre ceux qui fréquentent le cercle du bois du Boulogne, aux 30% de logements sociaux et les personnes qui travaillent dans le tertiaire de la défense, pour voir encore Puteaux sous son aspect festif c’est : Le Bal de Sceaux ! Toutes ces trajectoires sociologiques font que l’on peut avoir du mal à déteminer une réelle politique culturelle. D’où le saupoudrage.
Finalement culture ou pas, à Puteaux, le pli est pris, Les habitants ont l’habitude d’aller voir ailleurs pour grossir le trait ! Mais il y a un autre aspect. l’agrégation d’un certain type de population. On pourrait dire que c’est une immigration et émigration choisie, dans toutes les classes socio professionnelle. On ne gardera pas les pauvres qui posent un problème d’insertion. Les « ghettos » des uns font les « ghettos » des autres. Tout cela joue dans l’approche culturelle.
Et puis nouveauté politique, les deux tours des municipales de 2008. Alors on voit fleurir de l’évènement culturel et de l’effet d’annonce à tout va. Faute d’avoir une vie associative riche, on ramène de tout, de toutes les villes qui sont un peu nos Semblables : Versailles, Saint Cloud, Levallois, Neuilly, pour constituer notre vie culturelle locale, On active son réseau et grâce à nos élus de l’opposition c’est un peu plus visible.
Une politique culturelle prend donc appui sur la politique de la ville. Nous sommes dans une vision hautement bourgeoise de la ville. Il ne s’agit pas de dire si c’est bien ou mal, mais de regarder le problème simplement. Plus nous montons socialement, plus la culture, l’achat d’objets d’art est une chose quasiment naturelle. Plus rien à voir avec Malraux et l’éducation culturelle des masses. Si la mixité sociale existe, le vide culturel est bien là. On ne prend pas position, on ne soutient pas : On contente !
Donc pour enfin revenir à savoir si l’ouverture d’un cinéma est judicieuse ? Quels sont les aspects qui dépassent le simple contentement de la population, quelle est la valeur culturelle ? A part le lien social, réponse fourre-tout, bien trop simpliste.
Mon axe historique serait plutôt celui là : ça date du 28 Février 2008
http://www.meliz.org/article-17146654.html
Un cinéma est un commerce. Sa viabilité dépend de sa fréquentation.
La gestion du nouveau central a été confiée, par appel d’offre, à une société où siègeraient des parents de la famille qui a géré l’ancien central.
La faible rentabilité de ce cinéma de l’époque, a conduit à sa fermeture, puis à sa démolition.
Le nouveau central subira une concurrence bien plus forte que l’ancien.
Il sera concurrencé par l’UGC de la Défense, qui se serait récusé, s’agissant d’un cinéma de proximité et non d’un cinéma de masse.
Si la ville commande régulièrement des séances pour diverses catégories sociales, la concédant paiera le concessionnaire.
Un tel procédé, s’il n’était pas indiqué et estimé dans l’appel d’offre, fragiliserait la procédure.
si je comprend bien votre annonce, votre cinéma ne devrait pas être ouvert.
je me trompe ou pas?
La zone de concurrence du Multiplex de la Défense ne peut en aucun cas faire monter les entrées d’un cinéma de proximité.. Les cinémas de proximités doivent réaliser 1.8 % des recettes sur les 2000 cinémas de France.
Le seul fait d’augmenter les entrées c’est d’ouvrir un cinéma. !?! Au delà de l’inauguration, on ne peut rien attendre d’autre que d’avoir ce cinéma sur le dos. Quel est le taux de remplissage aujourd’hui d’une salle de cinéma ? 15% !!! 30 spectateurs pour une salle de 200 places. Contenter les putéoliens c’est une chose ! Si je reprend ce que vous dite et que le cinéma c’est du commerce, voilà une bien mauvaise affaire
Nous voici coincés ! Puisque l’on parle de contentement et non de politique culturelle. Voici donc un contentement qui à l’air d’un gadget dont il faudra assurer le fonctionnement totalement sinon c’est la fermeture ! Merci M. Franchi
« si la ville commande régulièrement des séances pour diverses categories sociales, le consédant paiera le concessionnaire »
Jean a bien compris que votre maire allait remplir et remplir les salles par les retraités et les scolaires pour rien ou presque. C’est la mairie qui paiera.
Bref une belle machine à clientélisme.
Attendons de connaître la programmation dudit cinéma.
Peut-être aura-elle un intérêt culturel et /ou pédagogique.
Quant à la politique tarifaire, il est vrai que le tarif d’un ticket de cinéma à l’heure actuelle est au delà de 10 Euros.
Ca reste biensûr moins onéreux que la plupart des loisirs, mais des tarifs réduits par un volontarisme municipal pourquoi pas?
Melizo vous avez raison de parler de politique culturelle, qui ne doit pas être confondue avec celle du divertissement.
Mais comment définir une programmation « hautement » ou « intégralement » culturelle?
Quels sont vos critères de définition?
Bien à vous,
Séraphine,
La question qui tue ! Je vais essayer par la langue de bois… Je suis très content que vous me posiez cette question chère Séraphine (Madame louis ?)…. Mais asseyez vous et prenez du temps car c’est très long.
La simple programmation d’une salle est la partie visible du travail de fond. Ce n’est pas l’inverse. Ce n’est pas en vous listant ou cataloguant mes réalisateurs préférés que je brasse de la culture. Je ne suis pas JCR au cas où un doute subsiste, qui s’étonne peu de temps avant l’ouverture du palais de la Médiathèque que la Pléiade n’est pas en rayon et qu’il faut (pas elle) se précipiter pour l’acquérir. L’interventionnisme et la culture ne font pas non plus bon ménage. Un bravo au personnel qui est d’une efficacité incroyable et savent répondre très vite a tous les caprices du pouvoir. Pour exemple (La Saint Valentin où il a fallu réunir tous les mariés de l’année en un temps record, Grand bravo au personnel communal car c’est tout l’année comme ça ) Mais là n’est pas le sujet.
Personnellement ma volonté politique, ma direction politique est axée sur le soutien et le développement de la création artistique. Attention comme vous me savez de gauche, ma volonté n’a rien à voir avec le « tout culturel » à la Jack Lang, rien à voir. Pas de démagogie sur l’expression artistique.
Il faut repartir de zéro ! C’est dans un premier temps en finançant le plus largement toutes les formes qui se présentent pour voir ce que Puteaux a « dans le ventre ». En encourageant le tissu associatif, en collectant les projets, les énergies, en trouvant des solutions autres que financières en optimisant les lieux, en connectant les personnes, en additionnant les compétences, en soignant surtout la motivation*. Bref se mettre au travail dans l’impartialité la plus total. Il faut des structures des dispositifs, des instances, des antennes, un réseau complet immergé au service la citoyenneté et contribuer au plaisir d’habiter sa ville. Je ne sais pas, n’étant pas aux affaires, quel est l’attente majeure ou l’envie réelle des putéoliens ? Le soutien à l’écriture ? A La sculpture ? Aux musiques actuelles ? Au cinéma ? Nous avons pourtant à Puteaux un pôle d’initiation très complet qui devrait permettre d’anticiper sur ce que peut où pourrait être la ville.
Là où le bât blesse c’est qu’il faut finir par choisir. La compagnie de théâtre souffrira d’une direction et des aides plutôt orientées vers une autre discipline artistique. Ce n’est pas parce que l’on genère du mécontentement que l’on doit être injuste. Que dire sur ce cinéma donc ? Nous ne savons rien de l’attente réelle des putéoliens ! Cette structure existe, sera t’elle un pôle pour les créateurs locaux. Pour la musique par exemple, la formation est déplorable et lorsque je croise dans d’autres villes et que je vois sur scène des jeunes artistes venant des structures de Puteaux, le niveau est très faible comparé aux autres jeunes musiciens formés dans d’autres villes… Je n’ose même pas répéter en quels termes on parle de Puteaux. Nous sommes la risée de la formation artistique ! Je ne l’invente hélas, je suis triste de faire ce constat virulent. Ici à Puteaux, c’est la fuite des cerveaux et l’incapacité de fédérer des énergies.
Je m’écarte un peu de votre question. Que ferais-je du cinéma ? He bien si le cinéma est à défendre, c’est qu’il aurait une bonne raison citoyenne et culturelle d’exister, je chercherai des idées avec des professionnels, et/ou avec des putéoliens qui ne demandent qu’à faire vivre leur ville dans l’excellence. Ou encore ouvrir un cinéma pour animer un centre ville ? Mais où est-il ce centre ville ? A Suresnes oui je ‘ai trouvé ! Mais à Puteaux Où se croisent les gens ? Dans les seules manifestations organisées par la ville ? Dans les espaces publics fermés comme à Versailles ? Voyez qu’il est compliqué de répondre à votre question. C’est un tout. On n’ouvre pas un lieu par une simple lubie ou un caprice, ou un comportement compulsif
Mais devant la situation actuelle voici ce que je ferais tout de suite :
Contrairement au dispositif « Collèges et lycées au cinéma », par exemple, la culture à Puteaux se limite à la consommation à la distraction et au loisir. Il est important de proposer aussi d’autres choses utiles en même temps qu’agréable. Une municipalité a aussi une vocation de service public et doit être plus responsable avec l’emploi de nos impôts ! Puisque c’est écrit… Dans combien de temps madame le maire et son délégué à l’éducation la culture et la jeunesse réagiront-ils une nouvelle fois à mon commentaire et entreront dans le dispositif « Collèges et lycées au cinéma ? En ce cas pour répondre à Jean et à Franck, il ne s’agit pas que de clientélisme ! Sur cette simple action, il y a des critères. C’es loin effectivement d’être toujours le cas. Sans tableau de bord : c’est du clientélisme. Nous voyons encore à quel point la politique de la vile et la culture sont liées.
Séraphine, vous êtes là ?
*sur la motivation
http://www.meliz.org/article-16225600.html
par la politique de la « vile » désignez vous une personne aux viles pratiques ou est-ce simplement que dans votre envol vous avez perdu un L?
parce que, pris au mot, on s’interroge.
Melizo
Vous êtes prolixe!
Les gens se retrouvent sur l’île, rue Jean Jaurès, place stalingrad.
N’amalgamez-vous pas deux composantes de la culture
– La transmission des savoirs d’un côté
– La créativité de l’autre.
Je pense qu’une politique culturelle doit distinguer et encourager ces deux aspects.
D’un côté permettre à chacun de situer Voltaire et son courant de pensée (exemple au hasard 🙂
De l’autre permettre à chacun de développer sa part de créativité.
Pour autant, toute créativité relève-t-elle du domaine culturel?
Finalement le débat pose la question de la démocratisation de la culture, jusqu’où? Comment?
En espérant n’être pas trop « Vile-Naine »dans mes propos!
Merci Séraphine.
Une seconde que j’aiguise mes crayons que je me fasse une réserve de biscuits sec, de tabac. et j’y retourne
Oui bien sûr, à tout ce que vous dites. Alors c’est à s’y perdre ? Ou commence la créativité ? Ou est la culture , les cultures ? L’art des fous est il créativité ? Bien ! Prenons le problème autrement et d’une façon simpliste (ça m’arrange en plus)
Un ami professeur de mathématiques et comédien qui s’est présenté sur une liste MoDem des hauts de seines ( Pas Puteaux) me dit :
« Connaitre l’intelligence de ses moyens pour connaitre les moyens de son intelligence ! »
« La différence entre la culture et l’éducation ? La culture on ne nous y oblige pas ! »
Voilà pour la créativité et la transmission.
Nous allons être obligés de vraiment nous rencontrer. Ecrire ici un essai philosophique sur la politique culturelle risque de mettre à bout mon coté prolixe. à moins que soit ce que vous cherchiez.
Si cette rencontre doit se faire, je me permettrais d’inviter un ami virtuose de la guitare classique qui a eu pour professeur Alberto Ponce ou encore Narcisso Yepes, dont le parcours est la définition même de ma vision de la culture qui répond véritablement à votre question de la démocratisation de la culture sans aucune démagogie.
toute créativité ne reléve pas du domaine culturel. Ce fameux « tout culturel » des années 80 est un horrible leurre que je fuis . Le plus démagogique que je connaisse. A La transnission et la créativité, je rajoute une donnée : La géographie !
Quel est le rapport entre Proudhon et l’activisme de la région où il est né ? Quel est le rapport entre l’anarchie et la géographie de la Franche Comté ? Si cela peut paraitre incongru, il y a une raison (mais là il est trois heures du matin et je continuerai sur mon blog) il suffit maintenant de transposer tout ça à notre bonne vieille de Puteaux !
Comment explique t-on cette fatalité culturelle qui s’abat sur la ville pour perdre son socle avant gardiste ? Un volcan ? une tornade ? une canicule ? En admettant que ce soit un socle ce vieil avant gardisme et qu’il soit assez important pour le définir comme tel. Il ne s’agit pas simplement de sortir une théorie fumante culturelle. il faut qu’elle colle au lieu… Qu’elle colle à notre sociologie urbaine à notre géographie culturelle.
Je partage donc tout ce que vous dites. Oui, nous savons ce qu’il faut faire d’une manière générale et que nous en avons la définition.
Comment allons nous l’appliquer de gré localement ? En plus nous tombons exactement dans tout ce que ne sait pas faire la ville de Puteaux : Déléguer !
@Antoine …
Oui je sais c’est un vil lapsus
D’autres questions ?
si cette commission du 2 avril, donne l’aval pour l’ouverture du cinéma, comment se fait il, qu’il soit déja ouvert?
( quand Adjani travaille…très bien:
http://www.arte.tv/journeedelajupe
@ Marie
Vous posez une bonne question. Je n’ai pas de bonne réponse.
@ Cpom
La journée de la jupe : Adjani formidable en effet. Le réalisateur talentueux. Projection dans les cinémas MK2.
Le film est en soi un cas intéressant de la chronologie des médias.
Sa distribution ayant été boudée au motif qu’il a déjà fait l’objet d’une diffusion télévisée.
Secteur en mutation.
J’y consacre une analyse dans mon rapport sur les modes de financement de l’industrie cinématographique.
@ Séraphine & Mélizo
On quitte le soliloque Mélizien pour un duologue putéolien de qualité. Bravo!
@Melizo
Je passe au marché, rue Eichenberger, si tu as ce message, on prend un verre fraternel/culturel?
Ouverture compulsive… Cas intéréssant ! Faudrait au moins un Hugh Laurie pour trouver de quel mal pourrait souffrir notre maire !
un diagnostic ?
oups j’ en rate le verre fraternel et culturel. A refaire avec grand plaisir !